Dans le cadre de la lutte contre la corruption, Tinga Martin SAWADOGO donne son avis à travers une gamme de propositions de solutions susceptibles de lutter contre le cancer de la corruption qui gangrène l’économie du BURKINA FASO voire de toute l’AFRIQUE.

TEXTE REPRIS PAR LE SERVICE DE COMMUNICATION DU MOUVEMENT D’UNION ET DE LIBERATION DE L’AFRIQUE.

Beaucoup de diplômés sont au chômage, et c’est de bonne guerre car le système économique et politique au Burkina Faso sont basés sur la corruption et la force. Les concours auront bientôt lieu et pour 5000 postes à pourvoir il y a plus de 2 millions de candidats.

Au Burkina et dans tous les pays Africains c’est très courant de voir des titulaires de master 2 postuler pour la douane et les impôts au niveau BEPC et BAC.

Tout simplement parce qu’il est de notoriété publique que dans ces milieux, en 3 ans tu peux construire ta maison grâce à la corruption qui y règne en maître.

Quand on regarde le système économique, les intellectuels et les diplômés sont quasiment inexistants, on aime d’ailleurs à dire que ce sont les « illettrés » qui sont les plus riches du Burkina et un peu partout en Afrique.
Et c’est de bonne guerre.

Ce sont nos états eux-mêmes par leur politique de corruption qui encouragent celà.

« Tout le monde connaît le nom de la vielle mais préfère l’appeler Yaaba. »

LA PREMIÈRE RELIGION AU BURKINA C’est LA CORRUPTION ET LA FORCE et le système n’est pas prêt de changer.

Depuis 1960 à ce jour le seul et unique moyen de prendre le pouvoir c’est le coup d’état. Ne vous fiez pas aux théâtres organisés sous le régime Compaoré, car il n’y a jamais eu de vraies Élections dans ce pays.

Luc Adolphe TIAO, journaliste à l’époque, posait la question à Sankara « comment il comptait s’y prendre pour en finir avec le cycle permanent de coups d’État? ».
Et Sankara de répondre qu’il espérait qu’avec la révolution le cycle prendra fin.

La suite on l’a connait.

Ceux qui sont restés aux côtés de Sankara, qui lui ont dit que c’est lui seul qui pouvait conduire la révolution, sont les mêmes qui sont devenus les fervents serviteurs de Blaise COMPAORÉ.

Luc Adolphe TIAO est même devenu premier Ministre et l’un de ceux qui se sont « battus » pour que Blaise reste Éternellement au Pouvoir.

Ceux qui ont servi Damiba sont les mêmes qui servent le Président TRAORE. Les experts qui ont conduit le Burkina dans le P.A.S, sont encore les conseillers et les incontournables dans les ministères.

Au début du MPSR2 j’avais dit et je continue de le dire que  » IB doit trouver le moyen de rendre ses proches riches LÉGALEMENT sinon ils feront partie des déstabilisateurs. »

Je ne suis pas dans le secret des dieux, mais le DGA de l’ANR est en cavale, des officiers supérieurs sont écroués pour tentative de déstabilisation et le Président lui-même déclare que des FDS sont en intelligence avec ceux qui veulent déstabiliser le pouvoir.

Un savant disait que la naïveté c’est de faire les mêmes choses et s’attendre à des résultats différents.

Au niveau économique il ya 4 façons d’être riche au Burkina.

1-Il faut faire partie des dirigeants de la chambre de commerce afin de gérer les pactoles de cette institution.

Des entrepreneurs se battent pour accéder à la tête de cette institution car c’est le seul « prétendu Établissement Public de l’État » qui a ses propres procédures internes de marchés « publics ou privés » et où ils peuvent s’attribuer des marchés de milliards au Burkina comme à l’étranger.

Tout le monde se rappelle de l’aménagement de ZAD 1 et 2 où ce sont les premiers responsables de l’époque qui se sont donnés les marchés et les achats de parcelles se faisaient également au niveau de l’institution.

En 2014 nous nous sommes battus pour des réformes véritables, illusions ou naïveté. C’est un ancien Ministre, et ancien DG de la CCIBF qui a été coopté comme expert pour proposer les réformes. Un vrai tour de maître.

Lors de la restitution, le « pauvre bougre » a eu la maladresse de dire « qu’il y’avait réellement des insuffisances dans la gouvernance… ». Il a été rabroué comme un bambin par le « tout-puissant » qui était là depuis les années 70 et il est resté muet jusqu’à la fin de la restitution.

Le changement du décret pour nommer le DG en conseil des ministres est bien mais c’est un saut de puce par rapport aux réformes réelles.

Les véritables et profondes reformes de la CCIBF, de la maison de l’entreprise et tous les services qui gravitent autour (CEFORE, SYLVIE…) sont une nécessité vitale et impérieuse.

2-Il faut être dans le secteur informel, les marchés et yaars, être dans les circuits de la corruption et de la fraude et faire partie « du bétail électoral » des différents régimes.

Il est de notoriété publique que les yaars sont « interdits aux agents du fisc » tout comme certaines localités ( Youba, pouytinga…) où la douane est « non-gratta ».

Ne vous méprenez pas car des milliards de chiffres d’affaires sont réalisés par ces commerçants qui maîtrisent parfaitement les « circuits de la douane ».

Les marchés et Yaars doivent payer l’impôt comme tous les contribuables, et le douane doit pouvoir se déployer partout en toute sécurité.

3-Il faut enfin être un entrepreneur qui a du « soutien… », comme ça tu peux avoir des marchés gré à gré de plusieurs centaines de millions, et de milliards avec la Présidence sans passer par les contraintes des références similaires, des chiffres d’affaires.
Et cerise sur le gâteau tu peux « appeler » pour faire tomber un redressement fiscal ou annuler simplement une vérification en cours

4- Et dernier : Il faut avoir une influence politique et pouvoir faire voter des textes sur mesure. C’est dans ce cadre qu’il ya les lois d’exonération totale des véhicules de transport de marchandises et ce sont les mêmes, dont les sociétés françaises, qui ont acheté de centaines de camions et de citernes eh qui ont le monopole des transports de la SONABHY, des produits miniers etc… Avec le code de l’investissement, ils créent des sociétés de transport exonérées d’impôts et renouvellent périodiquement..

Voilà comment ce beau pays fonctionne.

Les solutions sont connues et sont très Simples: IL FAUT REVOIR LES TEXTES À TOUS LES NIVEAUX.

✅il est urgent de revoir la constitution pour donner les mêmes opportunités politiques à tous mais mettre des clauses d’obligation de résultat sous peine de destitution pour empêcher des « incompétents » de prendre le pouvoir.

✅La relecture du code minier est à « Reprendre ». En effet le code doit être relu et la participation de l’état ramenée à 50-70% minimum avec obligation de payer en nature (or) et obligation de surveiller H24 les chambres de fonte d’or..

✅ Réformer véritablement la CCIBF, la maison de l’entreprise et tous les services qui gravitent autour.

✅Diffuser toutes les informations fiscales, y compris les notes de service,

🟢 supprimer les pénalités et les amendes ou au pire les réduire à 5-10% maximum et qu’elles soient prises en compte comme des charges,
🟢 supprimer les « traitements fiscaux des bilans » qui autorisent les limitations fiscales de certaines charges comme les frais de publicité, d’hôtel, de voyage etc.
🟢Supprimer les minimum forfaitaires qui sont une obligation voilée à la corruption, et une spoliation des entreprises.

En effet dire à une entreprise déficitaire de payer un minimum d’impôt sur le bénéfice (qu’il n’a pas réalisé) n’obéit à aucune règle de trésorerie.

C’est comme dire à un paysan qui n’a rien récolté de payer un sac de mil comme impôt : la seule alternative c’est le vol.

✅Faire les états généraux de l’économie avec uniquement les acteurs de base (sans la CCIBF, les syndicats et les associations fantômes).

✅Que les agents publics et les députés soient responsables personnellement des textes votés et des conseils prodigués. Il devrait y avoir des poursuites après la tragédie des PLANS D’AJUSTEMENT STRUCTUREL car des hauts commis et des députés ont permis celà.

✅Les tarifs douaniers, pour les produits qui ne sont pas fabriqués sur place, doivent être revus à 5% pour tous les contribuables ( c’est ce tarif qui est appliqué aux miniers et à ceux qui ont l’agrément au code de l’investissement). Cette politique de 2 poids 2 mesures ne marche pas.

Même si c’étaient les miniers qui devraient payer 45-60% de tarifs douaniers, ils allaient se livrer à la corruption.

Les tarifs actuels trop élevés (si les tarifs étaient bons, personne n’allait demander des exonérations) sont une façon de légitimer la corruption et TOUS CEUX QUI SONT DANS LE COMMERCE LE SAVENT PARFAITEMENT.

✅Enfin l’État ne doit pas avoir des exigences qui sont supérieures à ce que lui-même offre comme services. Par exemple pour ouvrir une école, vendre de l’eau ou avoir un abattoir, l’État vous impose des règles TROP DRACONIENNES que lui-même ne respecte..

*Un privé qui ouvre une école sous paillote sera jeté en prison, pourtant l’état le fait et empêche le privé d’utiliser des villas comme écoles.

*L’eau au robinet de l’ONEA devrait être la norme de référence pour tous ceux qui veulent vendre de l’eau. Celui qui fait mieux c’est bien

  • Il y a des abattoirs « clandestins » partout, au vu et au su de tous. Les carcasses des animaux chétifs sont transportées devant les policiers mais personne ne dit mot.
    Pourtant si un privé veut mettre en place un abattoir il lui sera imposé des normes d’hygiène draconiennes et des impôts insupportables.

On ne lutte pas contre le chômage,ON CRÉÉ LES CONDITIONS DE PLEIN EMPLOI ET DE CRÉATION DE RICHESSES, DANS L’ÉQUITÉ ET LA TRANSPARENCE.
Les Jeunes BURKINABÈ sont des travailleurs et n’ont pas besoin de générosité, mais ils faut savoir que s’il a fallu une charte de la transition pour légaliser un pouvoir Légitime alors il FAUT REFORMER LES TEXTES POUR DONNER LA CHANCE À CEUX QUI VEULENT TRAVAILLER (sans qu’on n’ait besoin de bras longs ou de « connaître quelqu’un »).