En cette ère du 21ème siècle, la révolution peut avoir plusieurs significations selon que vous êtes en Afrique, en Amérique, en Europe ou en Asie.
À l’origine, le mot était synonyme de la transformation de la condition humaine d’une situation mauvaise en une situation meilleure et qui était en rapport directe avec l’individu, avec sa personne et avec son état vital.
Actuellement, quand nous parlons de révolution sa perception n’est pas la même pour les occidentaux que pour les africains en ce sens qu’elle dépend maintenant du vécu quotidien de chaque peuple, en ce sens que l’Afrique et les africains, l’occident et les occidentaux n’ont pas et ne vivent pas les mêmes réalités bien que nous vivions tous dans cette même époque du 21ème siècle. Pourquoi ? Beaucoup diront que parce que l’Afrique est sous la menace occidentale, que l’Afrique a été colonisée, esclavagisée et terrorisée par les européens ou par les américains et c’est ce qui lui a valu tout ce retard et tous les problèmes actuels qui la gangrènent.
Mais, bien qu’évidente cette manière de voir les choses, nous dirons juste que nous sommes toujours responsables de tout ce qui nous arrive et que le fait de nous apitoyer toujours sur notre sort ne changera rien du tout tant que les africains ne prendront pas conscience qu’une seule chose peut les sauver : la révolte suivie d’une révolution. C’est pourquoi il est impérieux pour l’Afrique et les africains de prendre leurs responsabilités.
De nos jours, quand on parle de révolution en Europe, en Amérique ou en Asie, on fait directement allusion à une révolution au sens second du terme à savoir la révolution des secteurs qui participent à l’amélioration des conditions de vie et non la vie humaine elle-même ou non la condition humaine elle-même. Il s’agit donc de la révolution industrielle, de révolution technologique, la conquête de l’espace, etc. Or, en Afrique ici, nous sommes toujours au stade de la révolution primitive de la condition humaine, celle qui tend à affranchir l’esclave vis-à-vis de son maître, celle qui tend à revendiquer le premier attribut de l’être de sa nature d’être humain : la liberté au sens propre du terme.
Voilà pourquoi, la révolution telle que perçue Occident ne peut plus être la même que celle perçue sur le continent africain. Cette ère du 21ème siècle est celle où l’Afrique doit d’abord s’affranchir de sa condition d’esclave en se révoltant pour conquérir totalement sa liberté et ensuite se mettre à instaurer un nouvel ordre mondial qui cette fois-ci doit être le sien. Alors, l’Afrique pour réussir doit encore faire le double de ce qu’elle devrait faire le siècle passé et le triple du siècle surpassé. Et la seule manière d’y arriver et surtout d’achever ce type de révolution est de changer totalement son paradigme parce qu’elle ne sera plus une révolution tant que nous ne lui aurons pas trouvé une nouvelle perception propre à notre temps et conformément à nos réalités du moment.
C’est pourquoi, une révolution en Afrique qui reflète exactement les réalités actuelles est celle qui tendra à unifier le continent africain en combinant révolte et révolution proprement parlée c’est-à-dire en associant la lutte pour la liberté et la lutte pour l’hégémonie.
Nous lançons donc un appel à tous les dirigeants africains, en l’occurrence, les dirigeants actuels du Mali et ceux du Burkina Faso de rendre effectif ce souhait de tous les peuples africains en donnant un signal fort à tous les autres Etats du continent avant 2030. Il est de votre devoir, puisque vous êtes déjà à la tête de ces deux pays et que vous devez y rester jusqu’à la réalisation complète de cet objectif parce que vous inspirez confiance et que vous avez tout le soutien des peuples d’Afrique, de faire en sorte pour qu’ils ne retombent plus dans la déchéance et dans le chaos comme dans les dix dernières années et toutes celles qui les ont précédées.
C’est ce que le peuple africain attend de vous en ce 21ème siècle.
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